De la poésie en 3ème
Publié le 11/03/2022En janvier, les enseignants de français ont demandé aux élèves de troisième le travail suivant :
"Vous êtes l'arrière petite-fille/petit-fils d’un soldat de la première guerre mondiale et vous souhaitez lui rendre hommage lors de la célébration anniversaire de l'armistice du 11 novembre devant le monument aux morts. Vous allez donc rédiger un poème composé d'un minimum de 5 quatrains."
Voici deux poèmes proposés par Elsa Coibion pour la classe de Galilée.
Félicitations à Elena et Elisa.
200 hommes et leur capitaine
Courageux, comme des souris, tous de gris vêtus
Dans leurs tranchées depuis plusieurs semaines
Ils attendaient les ordres, les Poilus.
Dans leurs trous, affamés et terrifiés,
Français et Allemands s'observaient.
Par un matin de mars, ensoleillé,
Tranchées et abris se mirent à trembler.
Derrière eux, les obus pleuvaient,
Les ordres d'attaque tombaient.
Les hommes devaient avancer,
Mètre après mètre, tranchée après tranchée.
Mon aïeul commandait cette compagnie.
Les ordres de la hiérarchie,
Avancer et faire taire cette artillerie,
Eux n'avaient que leurs fusils.
Les soldats courageux mais épuisés,
La relève aurait dû arriver.
La progression lente se faisait,
Les remplaçants n'arrivèrent jamais.
Emile, le capitaine de cette compagnie,
Mon aïeul que je n'ai jamais connu,
Ordonne d'attaquer de nuit.
La position fut vaincue.
Pour ces nombreux jours d'horreur,
Les 200 hommes très vaillants,
Emile Leclercq reçu la légion d'honneur,
Et une citation pour le régiment.
Oh collégiens, que par ce récit,
Ne tombent jamais dans l'oubli
Les valeurs portées par les guerriers
Que maintenant, nous vivons en paix.
Evidemment, je n'étais pas née.
Evidemment, il ne faut pas les oublier,
Pour ces pères et ces frères qui ne sont pas revenus,
Et pour les << Gueules cassées >> qu'on n'a pas reconnues.
Dommage, ils ne sont plus là pour témoigner.
Sur les monuments aux morts, il faut les honorer,
Commémorations et fleurs y sont apportées.
Dans nos mémoires, il faut les porter.
À toi mon cher aïeul que je n'ai jamais connu,
Tu faisais partie des premiers,
Fier de défendre ton pays,
Mais jamais tu n'es revenu
Les risques, c'est toi qui les as pris
Pour ceux qui ont décidé cette innomable horreur,
Tu y as laissé ta vie
Pour que la leur continue !
Sans jamais te plaindre, tu as tout enduré
Mais toujours espérant que cela cesse rapidement
Le froid, les rats, la peur, la saleté,
La puanteur, la solitude, les balles, les blessures, la mort,
Le manque de ta famille, de ta douce,
Le manque de ta vie, celle qu'on a mis pour toi en suspens,
Celle qu'on t'a volée
Le bonheur que tu n'as pas eu.
Aujourd'hui, je me souviens et je suis émue
Je sais que je te dois la vie,
Car si tu n'avais pas eu ce tragique destin
Je n'aurai pas cette vie
Les cicatrices sont là
Mais s'amenuisent avec le temps,
Jamais il ne faut oublier les souffrances endurées,
Les séquelles laissées et les vies envolées.
C'est maintenant mon rôle, ô cher aïeul,
En ton honneur, de transmettre ce message,
Afin que plus jamais de telles horreurs
De nouveau se produisent,
Et pour que perdure la paix !